dimanche 23 mars 2014

Texas, capitale du pétrole

 
 
 

Voilà maintenant près d’une semaine que nous sommes au Texas, parcourant le sud-est de l’état, le long du Golfe du Mexique. Malgré quelques surprises, nos premières impressions confirment quelques idées que nous nous faisions de cet état, notamment quant à l’abondance des puits de pétrole et des raffineries, qu’on peut apercevoir un peu partout, assurant la richesse du Texas.
 
 
Probablement pour cette raison, l'essence est ici (et dans tout le sud des USA) pas mal moins chère que chez nous, soit autour de 0,85$ ou 0,90$ US le litre. Par contre, malgré cette situation économique favorable, nous pouvons voir que dans bien des endroits, les gens ne roulent pas sur l’or et de nombreuses maisons sont à l’abandon, nous rappelant les inégalités dans la distribution de la richesse aux États-Unis.
 

 

En route vers le centre de Houston
Sur un plan plus positif, le réseau routier est impressionnant, avec de nombreuses routes très bien entretenues, peu d’embouteillages et où la vitesse permise est de 75 milles à l’heure (mph), soit environ 120 kmh, souvent même sur les routes secondaires. Les conducteurs semblent généralement respecter ces limites et sont très disciplinés au volant.

 

Cette vitesse maximale correspond sensiblement à celle qui est tolérée chez nous (même si on affiche 100 kmh) mais ici, on a décidé de fixer une vitesse réaliste (avec les voitures d’aujourd’hui) et de la faire respecter.. pas mal plus simple..
 
 
Autre observation: probablement à cause du bas prix de l'essence, on remarque ici beaucoup de camionnettes, pick-up, VTT ou VUS... en fait une bonne  majorité des véhicules circulant dans les régions rurales.


Houston, la quatrième plus importante ville des USA
 
Ceci dit, c'est par la ville de Houston que nous amorçons notre visite du Texas. Siège de la NASA et de nombreuses entreprises pétrochimiques et pharmaceutiques, notre guide « Le petit fûté » la décrit comme la quatrième plus grande ville des USA, avec 2,2 millions d’habitants en ville et presque 6 millions dans l’agglomération, devançant ainsi des villes comme Philadelphie et Boston. Nous anticipions donc des embouteillages et la cohue au centre-ville, un peu comme à New-York ou Chicago.



Des trottoirs peu achalandés
Quelle surprise que de se promener tranquillement dans le quartier des affaires, sur des trottoirs peu bondés, admirant une ville à l’architecture variée et originale. Voyez un peu sur les images qui suivent.
 
 
 
Une architecture remarquable
 

Le Palais de justice

Malgré une activité économique animée, les gens d’ici semblent plutôt calmes et bon vivants; il y a moins de congestion qu’à Montréal et il est aisé de se trouver une place de stationnement, à coût modéré (4$ par jour, un mardi). De plus, la ville compte de nombreux espaces verts, notamment un parc urbain de 12 acres appelé Discovery Green, débordant d’activités.

 
De nombreux parcs
Market Square, dans le quartier historique
Discovery Green, devant le centre des congrès
 Plus grand encore est notre étonnement de voir les efforts de cette ville, capitale du pétrole, pour favoriser les économies d’énergie : un tramway électrique, des autobus électriques ou hybrides et même le Bixi, présent ici comme à Montréal. Nous ne nous attendions certes pas à cela… rien n’est vraiment tout blanc ou tout noir en ce bas monde!

Le quartier historique
 

L’impression de calme relatif au centre-ville vient peut-être du fait que la ville est très étendue, avec plusieurs quartiers et pôles d’activités. Nous en avons parcouru quelques-uns, notamment le quartier chinois, qui ne ressemble en rien à ceux que nous avions vus à San Francisco, New-York ou même Montréal… Serait-ce la nouvelle réalité chinoise, avec ses bâtiments neufs et occidentalisés?

 

Un quartier chinois du XXIième siècle
Malgré ce qui précède, Houston nous a paru une ville vivante où les activités sont nombreuses, notamment avec l’Orchestre symphonique (qui fête cette année son centenaire) et des équipes majeures de baseball, football et soccer, sans compter une équipe de hockey de la ligue Américaine.


 

Ne ne pouvions passer à Houston sans visiter le Space Center, une petite ville en soi où travaillent 14 000 personnes. On peut y faire un retour sur les grandes étapes de la conquête de l’espace: les programmes Gemini, Apollo et la conquête de la lune, Spacelab, les navettes spatiales, la Station internationale, etc. Fort intéressant, surtout que nous avons pu toucher la fusée Saturn (immense) et visiter le centre d’entraînement des astronautes, où l’on se prépare déjà à la conquête de Mars.


Le centre d'entraînement des astronautes

 

La fusée Saturne... plusieurs sections


... vue de devant. Immense
Réplique du poste de commandement des missions spatiales
 

À Galveston, on a reconstruit les maisons détruites par l'ouragan
Passant ensuite par Galveston, juste au sud de Houston et qualifiée de terrain de jeu du Texas, nous longeons la côte du Golfe du Mexique, ayant de nombreuses occasions de camper sur la plage ou tout près, par exemple à Freeport et à Rockport, près de Corpus Christi.. La destination étant populaire, nous rencontrons des gens d’un peu partout et les résidents, plutôt accueillants, engagent aisément la conversation.


Le terrain de jeu du Texas
Freeport "by the sea"

 

"Boondocking" à Magnolia Beach
À Magnolia Beach, tout près de Port Lavaca, le stationnement de nuit est permis sur la plage et on retrouve même des toilettes publiques, très propres. Lors de notre séjour, nous étions plus de 25 VR, dont 11 Québécois, à profiter de ce camping gratuit. C’est ce qu’on appelle maintenant le « boondocking », activité qui consiste à rechercher les sites gratuits ou à peu de frais, permettant de voyager sans contrainte. Avec notre équipement, il est aisé et agréable de s’arrêter ainsi, lorsque l’endroit semble agréable et sécuritaire. Une publication recense d'ailleurs ces endroits.

 

Goose Island State Park
 
Par contre, le plus souvent, nous utilisons les petits terrains de camping privés, peu coûteux et les parcs d’état, où les environnements sont particulièrement sympathiques. C’est notamment le cas du Goose Island State Park, l’endroit idéal pour les pêcheurs, d’où nous écrivons et qui a un charme certain, malgré le temps maussade d’aujourd’hui. Heureusement, nous en avons profité en arrivant hier, car la météo nous annonce une semaine de froid, de pluie et d’orages… c’est quand même mieux que le verglas!

L'endroit idéal pour les pêcheurs



... et pour les autres.
 

Voilà… à la prochaine pour la suite du Texas.

 
Judith et Michel, de Rockport.  PS Comme d'habitude, voici en vrac quelques photos.

 




Le jeep lunaire


Une capsule d'entraînement des astronautes
 




Vous voulez piloter?

 
Au Goose Island SP
 

 

mercredi 19 mars 2014

La Louisiane, pays des Cajeuns



Pensacola Beach. que du sable blanc!
En fonction de notre itinéraire, notre voie vers la Louisiane traverse tout le nord-ouest de la Floride, appelé la Côte d’Émeraude, région réputée pour ses magnifiques plages de sable blanc, notamment celles de Santa-Rosa, Destin et Pensacola Beach, qui est d’ailleurs un fort bel endroit, où abondent les étudiants en « spring brake ».

St-Joseph Peninsula State Park... camper près des dunes


Cependant, avec un temps souvent maussade et généralement frais, nous n’avons pas vraiment envie de faire de la plage ou d’étirer notre séjour dans la région. C’est bien dommage car on y retrouve certains endroits de rêve, par exemple St-Joseph Peninsula, une presqu’île traversée par une magnifique piste cyclable et où notre terrain de camping est situé en bordure de la plage, juste après les dunes.
Vraiment pas chaud!

C’est avec la Nouvelle-Orléans que nous débutons séjour en Louisiane, cet état qui, comme nous et toute la vallée du Mississippi, fut jadis colonie française.

En mémoire des victimes de Katrina
Construite à l’embouchure du fleuve Mississippi et du lac Pontchartrain, juste au nord du Golfe du Mexique, la ville de « New-Orleans » (comme on l’appelle ici) compte près de 350 000 habitants.

En 2005, elle fut grandement éprouvée par l’ouragan Katrina qui, rasant des digues, a causé des inondations titanesques, emportant une partie de la ville et faisant quelque 1 500 victimes. Les traces sont encore visibles et encore aujourd’hui, on a l’impression que l’État et la ville peinent à rétablir la situation.


Des traces encore visibles... ici on démolit



Le Vieux Carré Français
Notre visite ici est essentiellement consacrée à la vieille partie de la ville, appelée le Vieux Carré Français. À l'ombre du quartier des affaires, c'est l’un des rares quartiers qui ont été épargnés par les inondations de 2005. L’architecture est particulière et on remarque surtout les balcons, ornés de fer forgé et décorés souvent à outrance. On entend de la musique un peu partout…  cette musique un peu jazzée aux couleurs du sud.

Une architecture originale
Des balcons décorés

... et souvent surchargés

De la musique à tous les coins de rue
 

Bourbon street constitue certes le cœur du quartier, avec ses bars et ses clubs pour adultes; la foule s’y promène tout au long de la journée, avec une animation croissante à mesure que l'heure avance. Malgré toute cette activité, il ne faut pour autant oublier de passer par le vieux marché Français et surtout par Jackson Square, où se retrouvent artistes, amuseurs de foule et diseuses de bonaventure, sur le parvis de la cathédrale Saint-Louis.

Grande activité sur Bourbon st... un spectacle rock est prévu

La ville nous a semblé plutôt fière de sa réputation de rebelle, qui remonte à plus d’un siècle et demi, alors qu’elle était le principal marché du coton et la plus importante ville du sud des États-Unis. En effet, dès 1860, on parlait des quatre mamelles de la ville : jeu, alcool, prostitution et corruption. Les images vous permettront de vous faire une idée de la situation prévalant de nos jours.


Une ville ouverte?
 

Jackson Square

Des amuseurs et artistes sur le parvis de St-Louis

Le vieux Marché Français







Le Vieux cimetières... des noms français
 Avant de quitter la région, nous en profitons pour faire une excursion dans les bayous, ces marécages dont on parle tellement; nous choisissons le Honey Island Island Swampl, qualifiée par la publicité de « perle de la Louisiane ». Alligators, tortues, serpents et divers mammifères y cohabitent, dans un environnement tellement différent de chez nous. Il y a de l’eau partout, parfois moins d’un pied, mais c’est quand même périlleux de s’y aventurer car le sol est très vaseux et on s’enfonce aisément.


Une petite faim?

Dans le blanc des yeux?



Plusieurs vivent dans les Bayous

Certains vivent de la pêche


Ici aussi, on voit des traces de Katrina



Rosedown
Contournant Bâton Rouge, la capitale de l’État (on nous dit qu’elle ne présente pas d’attraits touristiques majeurs), nous passons par St-Francisville pour visiter une plantation, afin de nous baigner dans l’histoire du sud et toute la question de l’esclavage. Nous avons choisi Rosedown, construite en 1835 sur un terrain de 3 500 acres et ayant compté 250 esclaves; elle est réputée pour son jardin à la française.

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Magnifique jardin français

3 500 acres
Nous ressortons un peu déçus de notre visite, même si la maison est en excellent état et que 90% des meubles sont d’origine. En effet, même si c’est un State Park, on n’aborde très peu la question de l’esclavage et il n’y a aucune trace des quartiers des esclaves. On aborde le sujet seulement quand on remarque, par exemple, le grand éventail manuel de la salle à manger, l’escalier réservé aux esclaves ou la cuisine où ils oeuvraient, mais c’est tout.

Quel magnifique endroit pour camper...







Nous entrons par la suite dans le pays des Cajeuns, ces descendants des Acadiens déportés par les Anglais sur toute la côte est américaine, en 1755. Ils portent encore des noms comme Leblanc ou Landry, mais qui ne parlent que très peu français pour la plupart. Nous avons plaisir à parler échanger et l’un d’entre eux, pas mal plus âgé que moi, nous disait que sa grand-mère ne parlait pas anglais et que c’est elle qui lui a appris ses quelques mots de français. Ils semblent cependant fiers de leurs racines et on entend encore à la radio des chansons folkloriques acadiennes.

à Breaux Bridge, près de Lafayette
On sent que les gens d’ici vivent simplement et qu’ils ne roulent pas sur l’or. Les maisons, les voitures et surtout les routes nous le rappellent… et nous réconcilient avec celles du Québec, surtout dans la région de Lafayette. Nous y voyons toutefois de très beaux parcs, surtout celui de « Jungle Gardens », à Avery Island, où l’on a aménagé des nichoirs et volières pour aigrettes et hérons.




Jungle Gardens, à Avery Island



Il lui apporte sa branche pour le nid...
Elle l'attend

C’est aussi là qu’est née la sauce Tabasco et nous avons l'occasion de visiter l’usine qui, encore de nos jours, assure toute la production mondiale… selon la même recette familiale depuis 1868.

Sam Houston Jones State Park, à Lake Charles


Nous terminons notre séjour par la région de Lake Charles, dans un petit "state park" en bordure de bayous... il y en a vraiment partout par ici. Fait assez curieux, notre camping est pratiquement rempli le premier soir, alors que le lendemain, nous sommes pratiquement seuls… quel contraste!


Nous sommes pratiquement seuls






Voilà pour la Louisiane et dès demain, le Texas nous attend, notamment Houston à quelque 250 km, là où nous débuterons notre séjour… Nous vous laissons, ici encore, avec quelques images supplémentaires. À bientôt

Judith et Michel











L'usine de Tabasco




Authentique maison de style Acadien





Ah ces Bayous!